17-18... Le goût amer de la victoire

17-18... le goût amer de la victoire

 

 

Au bout de la nuit, la victoire. Or, l’année 1918 fut mal engagée du côté des Alliés, malgré la montée en puissance des Américains depuis le débarquement des premiers contingents en juin 1917 qui constitua un facteur décisif pour améliorer le moral des poilus.

En décembre 1917, la Russie a signé un armistice séparé avec les empires centraux. Les premiers mois de 1918 sont désastreux, pour les Alliés, après la surprise de l’offensive allemande lancée en mars, soutenue par les troupes rapatriées du front russe. Parmi les combattants, le moral est au plus bas : une « démobilisation par la défaite » est même envisagée. Mais les « trois grands jours du destin » de l’offensive alliée de juillet 1918 provoquent un renversement menant à la victoire après une série de revers allemands.

En France, Clemenceau a éteint la protestation pacifiste en luttant contre « l’ennemi intérieur ». Sur le front, les victoires qui s’enchaînent à partir de juillet consolident le consentement à la guerre et justifient des discours de violence, de haine et l’application de la loi du talion contre le vaincu. Les soldats citoyens de la République acquièrent la conviction que la victoire résulte de l’accomplissement de leur devoir et que c’est aussi une « victoire des morts ».

Dans une France qui a perdu tant d’hommes – 1,4 million de tués, 4 500 dans les Basses-Alpes –, la volonté d’humiliation est forte alors que le bilan matériel et humain de la guerre est désastreux. Ainsi, dans l’entre-deux-guerres, anciens combattants, invalides et mutilés, veuves et orphelins, ainsi que le souvenir des morts, pèsent sur la vie économique, politique, sociale et culturelle.

C’est cette histoire que les Archives départementales ont l’ambition de raconter pour terminer le cycle de la Grande Guerre.

 

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