Sur les pas de l'évêque de Digne à la fin du XVIIe siècle

À dos de mulet ou à pied, sur les routes et les chemins, l’évêque et sa compagnie parcourent à intervalle régulier le diocèse, allant au devant de son clergé et des fidèles. C’est ce qu’effectue, en 1683 au cours de plusieurs étapes, l’évêque de Digne.

Lors de chaque visite, dont le déroulement est codifié, l’évêque s’attache particulièrement au culte tel qu’il se pratique. Il fait d’abord procéder à un inventaire des « meubles et ornements », édifice par édifice. De son personnel – curés, prieurs ou secondaires – et des notables, l’évêque exige ensuite qu’il lui dresse un état des biens immobiliers – bâtiments et terres – et des droits du clergé. L’évêque s’informe de la fréquence des offices et l’existence de confréries… Il interroge les pasteurs sur le comportement de leurs paroissiens qui, en retour, renseignent l’évêque sur les aptitudes de leurs prêtres. Puis, avant de quitter la paroisse et poursuivre sa visite, l’évêque publie une ordonnance par laquelle il impose des règles, pratiquant jusqu’à une « répression iconographique » vis-à-vis de certaines images jugées par lui indécentes.

Cette nouvelle exposition montre des œuvres déjà présentes dans les églises en ces temps anciens du règne de Louis XIV, où le prêtre est aussi un relais de l’autorité royale. Elle poursuit l’ambition d’évoquer l’aménagement des édifices cultuels lors de la réforme pastorale à l’œuvre, et ce quelques mois avant la publication de l’édit de Fontainebleau qui, en octobre 1685, révoque l’édit de Nantes et met ainsi fin à la légalité de l’expérience protestante.

Exposition organisée par les Archives départementales dans le cadre de la conservation des antiquités et objets d’arts.

Un petit journal gratuit est mis à disposition lors des visites ou en téléchargement ici.